Fut un temps, au début du genre, où post punk et indus ne faisaient qu’un ou presque. Avant que les deux genres ne prennent leur envol, et des directions différentes. Mais en gardant cette même noirceur. Parmi les préfigurateurs les plus importants, évidemment Killing Joke. Et c’est au groupe britannique que l’on pense en écoutant le premier album de Terminal, groupe norvégien. Froideur industrielle, rythmique post punk, envolées ésotérisantes, ambiance surtout sur et entre les chansons. Tout ici indique que Terminal est allé à très bonne école.
Mais loin d’être un rejeton de Killing Joke, Terminal affirme sa personnalité dès les premières notes de Severed Soul, qui ouvre l’album. Un album beau comme un jour de pluie avec coupure de courant. Parce que non, on ne rigole pas chez Terminal. On propose une musique triste. Hantée, aussi. Mais belle, surtout. Désincarnée, aussi. Où l’une ou l’autre voix féminine vient, telle un fantôme, amplifier cette notion d’ailleurs. On pense aussi à Black Star, de David Bowie, qui aurait été repris par Godflesh (The Seer, certainement le morceau le plus complexe du disque. Véritable concentré de colère et de venin).
Embrassant, sans trop de surprise, un chemin vers le rock gothique, Terminal propose un morceau totalement dans le genre, Network of desire, que ne renierait pas un groupe comme Tiamat. Et où l’ombre d’un Ulver plane (version Perdition City, avec ce son de saxo entêtant). Où celle d’un Devin Townsend sur la fin de la chanson. Impressionnante pièce que ce Network of Desire !
L’écoute de R.A.T.S confirme que la scène norvégienne est depuis quelques années l’une des plus passionnantes en Europe, quel que soit le genre musical abordé. Et que Terminal se place d’entrée parmi ces groupes qui ne se contentent pas d’écrire et interpréter des chansons, mais créent une véritable narration musicale dont l’auditeur ne sortira pas forcément indemne.
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