I N A M O R A T A. Inamorata, morceau de clôture de 72 Seasons. Débutons par la fin, puisque c’est une apothéose. Morceau ahurissant de plus de 11 minutes, sur lequel on retrouve tout Metallica. Rythmiques lourdes, gimmicks guitare, voix hurlée et chantée de James Hetfield, plus gouailleur que jamais. Solo batterie qui rappelle que dans Metallica, la plupart des musiciens aiment le jazz. Et, donc, volonté prog. Ce morceau résume tout ce que le groupe a pu réussir de mieux.
Et Inamorata conclue un album qu’on n’attendait plus de la part des San Franciscains, il faut bien l’avouer. La faute à un Hardwired récent trop boursouflé, trop disparate, trop incohérent. Comme une basse-cour de poulets sans têtes. Ici, pas forcément de concision (l’album dure tout de même 77 minutes !), mais une vraie cohésion générale entre les morceaux.
Et pour, peut-être la première fois, la basse de Robert Trujillo fait entendre son groove si particulier, en contrepoint de la batterie de Lars Ulrich.
L’album aurait même pu s’intituler Quintessence. Parce que 72 Seasons, c’est du Metallica pur jus. Sans concession, mais avec raison.
Le groupe a vieilli, comme nous tous. Mais la jeunesse nouvelle d’un Master of Puppets (merci Stranger Things) semble avoir redonné au groupe l’envie de se plonger dans cette période des quatre premiers albums qui demeurent aujourd’hui encore ses piliers, l’acmé de son oeuvre. Et la réussite de 72 Seasons c’est d’avoir pris la substantifique moelle de ces monuments pour en créer le prolongement assez direct. Un peu comme si Metallica avait décidé d’attendre trente ans, sans rien créer d’autre, pour donner une suite à son Black Album.
La production léchée et sauvage, les chansons sont parfois épiques. Et les souvenirs remontent. Ainsi, Sleepwalk away reprend un riff très proche d’Enter Sandman. Certainement un gros clin d’oeil du groupe. Quand You must burn s’oriente vers le big rock d’un Load ou d’un Reload (on n’est pas loin de The House Jack Built). Et puis il y a les morceaux trash/rocknroll/hardcore comme on n’osait plus espérer (Lux Aeterna).
72 Seasons peut se permettre un luxe inespéré pour le groupe : le réconcilier avec la critique, avec les fans de la première heure et avec les fans nés du Black Album. Il s’inscrit dans la lignée des meilleurs crûs du groupe. Et c’est une plume (ou plutôt un clavier) bien déçu jusqu’ici par le Metallica XXIe Century qui l’écrit !
Metallimerci les gars !
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Encore envie de gros metal ?