Y’a toujours cet esprit beatnik qui plane autour des albums de The Polyphonic Spree. Déjà ce chant chorale, ensuite ces toges revêtues sur scène lors des concerts. Mais il y a aussi tout le savoir faire du leader, Tim Delaughter, ex membre du combo de rock alternatif Tripping Daisy (I got a girl, dans les 90s, c’était lui). Depuis une grosse vingtaine d’années, il a donc fondé The Polyphonic Spree, qui mélange ces deux influences : baba cool et indie rock.
The Polyphonic Spree s’offre surtout le luxe d’un pari fou : un album de reprises enregistré en 12h seulement, au début du premier confinement de mars 2020. Et le choix des chansons est très large, passant de Daniel Johnstone aux Rollilng Stones ou aux Wings et même Rush (The spirit of radio) et Barry Manilow !
Et ce tour de magie est particulièrement réussi, en revisitant les chansons sous le prisme si particulier du groupe (qui avait magnifié le Lithium de Nirvana il y a quelques années) : faire de chaque chanson une petite fête, un petit événement, un moment particulier, mais toujours plus qu’une simple chanson.
Retour plus particulier sur deux de ces convers : She’s a Rainbow (Rolling Stones) que le groupe fait passer du Technicolor au 4K sans souci, et avec une légèreté et une bienveillance qui donnent un nouveau sens à la chanson. Et aussi Could it be magic (Barry Manilow, inspiré par Frédéric Chopin, reprise en France notamment par Alain Chamfort, Le temps qui court). Là, c’est toute la dimension dramatique qui ressort.
The Polyphonic Spree signe un nouvel album à son image : celui d’une musique que l’on va immédiatement faire nôtre, avant de passer à autre chose, tant il y a ici quelque chose qui tient de la petite bulle, belle, multicolore bien que transparente, fragile et forte à la fois. Mais qui va éclater. Et l’on reviendra rapidement s’offrir une nouvelle écoute, et donc une nouvelle bulle. Merci, rien que pour ces petits moments pop et magiques.