Mélanger les genres, créer de nouvelles pistes, sinueuses, parfois glauques et interlopes, c’est l’une des forces du mouvement industriel. Créé en tant que tel dès les années 70 (avec quelques proto-indus dans les 60s), le mouvement a essaimé. Vers le rock ou le metal (NIN, Ministry en sont les exemples les plus parlants, évidemment), mais aussi vers le rap. De Saul Williams (produit par Trent Reznor de NIN) à Dälek en passant par quelques autres (Ghostemane, etc.), le rap a su créer des ponts avec l’indus.
Ho99o9 fait partie de ces groupes qui ont décider de passer de côté sombre de la musique. Et avec bonheur. Le trio publie ici son deuxième album, bien plus dense que United States Of Horror (2017). Un disque ultra-prometteur mais non exempt de quelques défauts, d’un manque de finesse inhérents à ce statut de premier album. Ici, ça bastonne sec. Oh que oui !
Et comme pour enfoncer le clou, Ho99o9 se paye un bon gros duo avec Corey Motherfuckin’ Taylor (chanteur de Slipknot et Stone Sour) sur un Bite my face qui révèle l’étendue musicale du groupe : électro harsh, hip hop, metal. Avec un pont ahurissant de disruption en plein milieu du morceau.
Clairement, les fans de rap risquent de se pincer le nez. Les fans de metal y trouveront un peu plus leur compte. Quant aux fans d’indus, qui ont déjà compris les délires hip hop d’un Ministry, par exemple, ils vont adorer cet album sans la moindre concession !
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http://myskeuds.eu/index.php/2022/04/07/biollante-jespere-que-tu-danseras-quelque-part-experimental/