TV Smith, voilà typiquement ce que l’on peut appeler un artiste culte : 18 albums entre ses productions solos diverses et ses collaborations (dont une avec les Allemands Die Toten Hosen), mais un artiste trop peu connu du grand public.
Land Of The Overdose, publié cette année, est un nouveau chapitre du journal intime que tient ce songwriter d’exception qui aujourd’hui ne se produit plus beaucoup hors de son Angleterre. De sa voix éraillée, il parle de cette population que l’on voit sans la regarder, que l’on entend sans pour autant l’écouter, qui vit finalement dans un monde parallèle à celui de la grande consommation.
Il y a là des histoires de camés (Land Of The Overdose), de chute (No Control) et d’espoir, de fol espoir (We Stand Alone et son refrain à la poésie simple et brute d’émotion « If we had a chance, would we take a chance ? Oh, I don’t know »). Car oui, c’est bien de poésie qu’il s’agit ici. De celle d’un homme qui a vécu mille vies, en a certainement oublié plus de 900 d’entre elles mais se tient toujours debout, malgré les excès de tous genres.
Et de sa voix proche par moments de celle d’un Rod Stewart (certes la puissance en moins, mais le grain éraillé à l’identique), TV Smith balance son groove (Land Of The Overdose), sa folk bidouillée (Satellites – Keys To The World) et pourquoi pas tout simplement sa vie, son oeuvre, son amour.
TV Smith ne devrait jamais gagner chez nous la célébrité qu’il mérite. Mais ce n’est finalement pas un mal. Il restera ainsi le secret bien gardé de quelques uns qui vénéreront son oeuvre comme elle le doit. Comme on garde un bon Islay pour soi, préférant proposer à ses invités le whisky de supermarché qu’ils trouveront de toute façon exquis.