Mark Lanegan est l’un des plus grands chanteurs américains ! L’affirmation n’est absolument pas nouvelle pour qui connaît un peu l’ex Screaming Trees, mais elle prend encore un peu de sens à l’écoute de ce With Animals enregistré en compagnie de Duke Garwood. With Animals marque la deuxième étape de ce duo, déjà responsable en 2013 du très beau Black Pudding.
Si With Animals débute comme un album habituel de Mark Lanegan, blues sépulcral teinté de légers effets électro (Save me, un peu plus tard Scarlett), on part rapidement sur des pistes jusqu’alors ignorées (One Way Glass, dans un univers plus proche de Chris Isaac, Upon Doing Something Wrong, comme si Yussuf Islam / Cat Stevens jouait un titre de NIN en acoustique).
Le duo sait créer de sublimes ambiances sonores, intimes et faussement inquiétantes. Pour donner envie de tendre l’oreille tout en sachant qu’on peut avoir peur. Mais peur de quoi ? C’est la grande question. Car ici, on n’a ni peur d’écouter une mauvaise chanson, ni peur d’un gros riff ou d’un larsen. Peur peut-être en revanche d’être une nouvelle fois surpris par le génie de Lanegan, et de la contribution époustouflante de Garwood (ce boogie fantomatique Spaceman).
C’est peut-être sur la dernière chanson, Desert Song, dépouillée au possible, guitare/voix, que l’on touche d’ailleurs au sublime. Elle ne donne qu’une envie : remettre le disque en lecture, et repartir pour une nouvelle écoute, de façon quasi religieuse.