King Dude est de retour ! Après le sexe (Sex, publié en 2016), le voilà toujours aussi sombre qui nous propose ce Music To Make War To. Soit un disque automnal, sépulcral, malsain mais terriblement addictif. Dès le premier titre, qui donne son nom à l’album, c’est un piano à la fois caressé et frappé qui impose un rythme et une ambiance venimeux au possible. Thomas Jefferson Cowgill, c’est son vrai nom, s’en va ensuite vers une fausse ballade country/folk que trahit sa voix caverneuse, et nous offre quelques chansons qui concurrencent aisément le meilleur de la production des Sisters Of Mercy (Velvet Rope, qui n’est pas sans rappeler via son piano la mélodie d’On The Road Again de Bernard Lavilliers, au passage ou encore Dead On The Chorus) ou les Murder Ballads de Nick Cave (Good and Bad, en duo avec Josephine Olivia) dont David Lynch aurait filmé le clip sur un arrangement d’Angelo Badalamenti. Evidemment, qui dit voix grave pense aussi à Leonard Cohen (I Don’t Write Love Songs Anymore ou Let It Burn) ou Mark Lanegan. Avec à chaque fois cette même impression : le travail et l’art de King Dude commencent là où se sont arrêts les noms précités.
Thomas Jefferson Cowgill, luciférien revendiqué évoque aussi à la manière d’un Johnny Cash dans les American Recordings (Twin Brother of Jesus) sa vision particulière de la religion, avec un piano encore ici omniprésent pour créer une ambiance lugubre. Précision, aussi : le luciférisme est un courant religieux qui n’a rien à voir avec le satanisme !
King Dude, par sa musique, par ses textes, par sa voix, s’affranchit de tous les styles qui concourent à la création de son univers, sauf un : le blues, dans toute sa dimension diabolique.
https://kingdude.bandcamp.com
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