Pari pour Cali, le chanteur s’offrant des sonorités qu’on ne lui connaissait pas vraiment jusqu’à maintenant, lorgnant vers l’électro pop ou le rock psyché 60s (La mort n’est rien à côté, chanson sur laquelle Cali donne aussi et surtout de la voix, au-delà des textes jusqu’à présent chantés/contés, ou Il n’y a plus rien après l’amour et son intro rythmique limite Depeche Mode). Mais une chose ne change pas : la qualité des textes, tantôt faussement légers (On revient), tantôt plus véritablement introspectifs (Ma femme). Le poète, l’auteur, descendant d’un Nougaro avec lequel il partage la mélodie des mots, n’a pas l’inspiration tarie, bien au contraire. Vous savez que je vous aime semble marquer non pas tant le retour de Cali que le début d’un nouveau chapitre de sa carrière.
Pour qui l’a rencontré (ce qui est arrivé à quelques reprises à l’auteur de ces lignes dans une autre vie), on a sur ce disque ce qu’est Bruno dans la vie. Et c’est pourquoi ce disque est peut-être le moins Cali mais le plus Caliciuri ! Toujours dans la poésie, la générosité, une forme de folie-douce, mais enfin un peu plus véritablement rock !
L’effort général fait sur la musique (notamment ces arrangements toujours plus étonnants les uns que les autres) donne un sentiment d’urgence, accentué par la scansion de l’interprète. Y’a-t-il l’un ou l’autre reste de la période The Hyènes (ce groupe fondé par les ex-Noir Désir Denis Barthe et Jean-Paul Roy, avec qui Cali a partagé de nombreuses scènes) ?
Cali s’impose de plus en plus comme un cas unique dans la chanson française actuelle, au confluent des principaux courants qui l’ont nourrie depuis si longtemps, des géants Brassens ou Nougaro, précédemment cité, au rock indépendant. Et surtout, à sa manière, Cali s’affirme en véritable passeur français du génie de Tom Waits.
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