« On guitar, Mister Dominic Miller »… Qui a vu Sting un jour en concert a dû entendre le chanteur britannique annoncer ainsi son guitariste. Dominic Miller, fin gratouilleur de cordes est l’un des musiciens favoris de Sting qui a dit un jour de lui « il est mon bras droit. Mon bras gauche, aussi ».
Mais Dominic Miller c’est bien plus que ça. En solo, notre homme publie ces jours-ci son 12e album depuis 1995. Si l’on y retrouve parfois des sonorités proches du travail de Sting (Absinthe, le titre d’entrée n’est pas sans rappeler Fragilidad), c’est parce que la patte de Dominic Miller s’est faite connaître sur les albums de l’ex Policier.
Argentin, comme son nom ne l’indique pas, Dominic Miller est avant tout un fan de jazz et de tango. Deux passions à nouveau réunies ici avec une finesse absolue. Mélange de guitare, en fines touches, et d’accordéon, Absinthe nous emmène pour un voyage en 9 étapes au bout du monde, entre Buenos Aires et Ushuaia. Dans une Argentine rêvée par beaucoup d’entre nous qui n’y sommes pas encore allés. Le jeu de Dominic Miller est fin, apportant cette douce mélancolie qui précède le tango, avant que la danse n’emporte les émotions sur son passage (Mixed Blessings, Verveine et son piano).
On a le sentiment d’être ici face à un disque impressionniste, une musique belle et fragile comme de la porcelaine, cinématique aussi (La Petite Reine) et parfois lorgnant vers un lointain rivage rock (Bicycle, décidément le thème du vélo l’attire !)
Le guitariste se fait plaisir, c’est ce qui ressort de ce disque beau et fragile, de cette musique en suspension quelque part au-dessus de nous.
Un album lumineux, où le tango ne s’en va pas, contrairement à la java, quand le jazz est, quand le jazz est là.
« On the microphone, Mister Sting » se prend-on alors à imaginer un jour, sur scène, quand Dominic Miller y sera sur le devant.