Après avoir fêté ses 30 ans en grande pompe l’an dernier, Misanthrope revient aux affaires avec nouvel album, objet inédit renfermant trois reprises et plusieurs réinterprétations du répertoire du groupe.
Les chansons du crû sont une réinterprétation de Bâtisseur de cathédrale, dont la première version date de 1996. Cette version reliftée offre des sonorités nouvelles, notamment la présence d’un son de clavecin qui ancre le texte de S.A.S de l’Argilière dans sa dimension la plus ésotérique. Et une version en français d’And Also The Lotus (présente sur leur premier album, en 1993 !), devenue Et Ainsi Le Lotus.
Misanthrope a réussi depuis 30 ans, donc, un véritable exploit : mélanger le métal le plus extrême, sans chapelle particulière d’ailleurs, à un ensemble de textes bien plus érudits sur deux lignes que l’ensemble de la production actuelle qui est diffusée en radio. Et l’emploi de cette musique puissante, violente, eh bien il évoque aussi à dessein une forme de décadence violente, évocation quasi permanente du dytique Eros & Thanatos.
La nouvelle chanson ici présentée (Déconstruction méthodique de la Terre) est plus brute de décoffrage, mais avec ce savant mélange de voix grawlée et de voix chantée, ou plutôt en incantation. Et une petite surprise, quelques attaques qui ne sont pas sans rappeler le Far Beyond Metal de Devin Townsend, le savant fou de Vancouver !
Suivent les reprises : ADX, Mötörhead, pour les plus évidentes et surtout Désenchantée, l’un des tubes de Mylène Farmer, dont S.A.S de l’Argilière n’a jamais caché être un immense fan. Cette cover déjà publiée sur un album hommage de la scène goth/metal à la chanteuse française surprendra les fans de la dame rousse. Mais devrait les toucher, eux aussi, par sa profonde sincérité. Lançons maintenant le pari à Mylène Farmer d’adapter dans son style désormais electro-gothico-pop une chanson de Misanthrope. Rien que l’idée fait déjà frissonner de plaisir !
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