Premier album solo pour Greg Dulli. Un petit événement en soi, tant le chanteur américain a été actif via ses nombreux groupes et projets depuis une trentaine d’années (The Afghan Whigs, The Twilight Singers, The Gutter Twins, etc.).
A première écoute, d’ailleurs, on a du mal à percevoir la différence fondamentale entre The Afghan Whigs et cet album. Mais, c’est là la beauté de la musique, ce sont les détails qui marquent cette différence. Avec une volonté d’être peut-être plus foncièrement rock, là où son groupe habituel fait dans le ba-rock. Pour autant, les sublimes arrangements de cordes régulièrement entendus ne disparaissent pas (Scorpio), tout comme une volonté générale de montrer que le rock peut être arty. On ne se défait jamais de ses premières amours.
Le plus important, ce qui ne change pas mais évolue au gré des années, c’est cette voix, capable de monter et descendre les gammes comme peu de vocalistes y parviennent. Random Desire permet à Greg Dulli de s’affirmer encore un peu plus comme l’un des dandys, l’un des esthètes du rock moderne. A l’image de son compagnon de route des Gutter Twins, Mark Lanegan, Greg Dulli a réussi à défricher, en solo ou en groupe, un chemin qui est sien. Un chemin où l’urgence habituelle du rock ne doit pas céder un millimètre à l’exigence de la beauté et du romantisme noir.
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