Marc Almond propose avec Chaos & a dancing star son 25e album solo depuis 1984, et s’impose un peu plus s’il le fallait, comme un artiste au style singulier. L’introductif Black Sunrise est à ce titre un bijou de pop, aux paroles universelles et à la musique dramatique, porté par un solo de guitare rappelant le meilleur de la pop 90s.
La carrière de l’artiste tourne d’ailleurs autour de ce dytique entre la beauté et la cruauté, le noir et les paillettes. En digne héritier de David Bowie, Marc Almond ne veut pas être enfermé dans une seule case. Et il y parvient, proposant des albums au gré de ses envies et désirs musicaux. On y trouve cependant une forme de ligne directrice : se foutant d’être ou non à la mode l’artiste n’en est pas le moins du monde démodé. Non, il est devenu indémodable, tout simplement.
Il y a de la lumière et de l’image dans chaque chanson, et plus d’inspiration dans une mesure musicale de ce disque que dans 90% de la production musicale actuelle. Les 13 titres composant Chaos & a dancing star sont autant d’histoires, de court-métrages où se mélangent allègrement la pop britannique, le rock américain et une forme de touche so frenchy qui s’immisce de ci, de là.
L’écoute globale de Chaos & a dancing star permet aussi de constater ce qui fait la différence entre le kitsch et le pompeux d’un côté et la réussite artistique de l’autre : le talent et la finesse, dont ce disque est rempli. Finesse comme la flûte de Ian Anderson (Jethro Tull) invité sur Lord of Mirsule, premier extrait qui résume parfaitement l’esprit général de l’album.
On pourrait aussi épiloguer longuement sur la voix de Marc Almond, sensible et affectée, mais que dire de neuf à ce sujet ?
Chaos & a dancing star est une invitation à une forme de recueillement, de voyage hors de soi, un disque cocon pour s’isoler des chaos et des bruits de ce qui nous entoure.