Glen Danzig chantant Elvis, on ne va pas se le cacher, ça n’a rien d’une surprise tant l’ex-Misfits s’est lancé dans la musique suite (et parfois frontalement contre) ce qu’a représenté le King.
Le tracklisting de cet album hommage le confirme : seuls deux titres (Always on my mind et Living Arms) sortent de la période sacrée du rock’n’roll. Les 12 autres chansons présentes sur Sings Elvis datent toutes de la période 1956/1960, quand Elvis donnait ses premières lettres de noblesse au rock.
Exercice très périlleux, donc, de s’attaquer à ce patrimoine immatériel de l’humanité ! Et Glen Danzig, connu pour ses excès, peut faire craindre le pire. La pochette kitchissime du disque n’aide pas non plus. Mais dès les premières mesures de Is it strange, on ne peut qu’être conquis par la foi, la passion et l’engagement le plus intime du chanteur pour cet hommage. Il veut simplement rendre au King ce qui lui revient. Le dépouillement est d’ailleurs le maître-mot de l’accompagnement musical. Beaucoup de titres en guitare électrique/voix, quelques choeurs très lointains sur Always on my mind, et un bel exercice vocal. Glen Danzig veut peut-être parfois trop se rapprocher de l’inimitable original, mais dans l’ensemble il donne une version très personnelle, avec une approche quasi religieuse, des chansons du kid de Memphis.
Plus encore, il y a dans Sings Elvis un côté sépulcral, tant on a l’impression que Glen Danzig veut aussi retrouver sa jeunesse, cette époque où avec The Misfits, il avait déjà mis son pas dans celui d’Elvis, avec l’outrance punk de son jeune âge. Il aura fallu qu’il interprète les mots et les mélodies d’un autre pour que Glen Danzig se montre enfin à nu, dans ce que son âme rockeuse a de plus intime.