Jarboe poursuit sa carrière, hors les voies de découverte habituelles, avec une régularité assez déconcertante. L’ex membre des Swans est d’ailleurs une artiste à part. Pour qui la musique semble être autant un plaisir qu’une souffrance ou plutôt un moyen d’apaiser et d’exprimer ses souffrances.
La musique proposée sur Illusory poursuit dans la veine de The Cut of the Warrior, débarqué fin 2018.
Ici tout n’est qu’ombre et lumière, spleen et évanescence, fantômes créés au clavier accompagnant un chant alternant entre psalmodies et vocalises.
Mais loin de la violence d’un Mahakali (2008), Ilusory nous plonge dans des limbes électronico-acoustiques où l’on ne sait si l’on va se piquer à une épine vénéneuse qui nous accompagnera vers le tourment ou vers l’extase. Equilibrisme des sentiments, Illusory est un champ des possibles tout comme un chant d’une sirène, dans ce que le terme recouvre d’onirisme et de crainte maléfique.
Il n’y a pas à proprement parler de chanson à sortir du lot (encore que, le quasi religieux …Cathedral, a capella, offre son poids d’émotion), mais un voyage intime, à faire seul, de préférence au casque, allongé, pour profiter d’une expérience plus que de la simple écoute d’un disque.