« Le rock français, c’est comme le vin anglais » dit un jour John Lennon. De manière générale, il est assez difficile de lui donner tort. Mais avec Rodolphe Burger, héritier du Velvet et de Gainsbourg, la question mérite d’être posée. Encore que… Le Velvet Underground fut-il un groupe de rock ? La poésie noire de Lou Reed mêlée aux expérimentations de John Cale n’allait-elle pas déjà plus loin ?
Bleu-Bac, titre d’ouverture de cet album est clairement velvetien en plein. Le propos parlé de Rodolphe Burger sur quelques nappes sonores, à la fois jazzy et sombres est une introduction parfaite, interlope et vénéneuse. Valse hésitation, qui suit, convoque l’âme de Bashung, l’ami trop tôt perdu. Et tout se suit ainsi, offrant à l’auditeur non pas l’écoute d’un disque, mais d’un conte onirique entre chant et phrasé parlé, entre titres solos et duos (avec Sarah Murcia, avec Hugues Reip sur une reprise du Fuzzy de Grant-Lee Buffalo, avec Grimaçe, avecJulia Dorner, Bertrand Belin ou l’ami de l’époque Kat Onoma, Philippe Poirier).
Et puis. Et puis La Chambre. Dernier titre du disque. Avec Philippe Poirier donc, et surtout une voix que l’on ne voulait voir disparaître. Celle du dernier des Bevilacqua, Christophe en personne. Apparition ultime sur une discussion autour de Casanova. Evidemment, la mort du chanteur apporte encore plus de magie et d’exception à une chanson qui, à la base n’en manquait déjà pas.
Rodolphe Burger confirme sur Environs, si besoin était, qu’il est et tient à rester un personnage à part sur la scène musicale française, aux influences bien différentes de celles de ses collègues. A l’envie d’exploration bien plus riche aussi.
h