Ca commence comme un disque d’Anthony & the Johnsons qui aurait voulu adapter The Divine Comedy. Autant dire, très bien (And the Weight). Et ça se poursuit avec des références à Depeche Mode (I’m only going to Hurt you) ou Lorde (la voix fragile de Millie, prend le lead sur celle de son compagnon Haydn sur Abattoir).
Happy Days! est un disque qui ne peut s’écouter qu’intégralement, tant chaque chanson est une suite logique de la précédente. Surtout, The Ninth Wave s’approprie des gimmicks empruntés de ci de là (There is nothing I hate more than small town rappelant Tori Amos et son piano parfois déstructuré, période Cornflakes Girl, quand Happy Days fait penser à du Nine Inch Nails qui aurait tenté un titre brit pop) comme pour mieux se les approprier et en créer une nouvelle identité propre.
The Ninth Wave a fait ce beau pari de réinventer ses influences, que l’on imagine nombreuses, jusqu’au cabaret punk, et offrir par son interprétation un disque puissant, organique et envoûtant.
Ce duo écossais s’était fait connaître l’an dernier, gageons que cette nouvelle étape lui permettra de gagner un nouveau public, très large, et espérons-le, enflammer les festivals quand il y en aura à nouveau, tant on sent sa musique adaptée pour ce type d’événements !
Ce disque provoque aussi un constat : il est devenu quasi impossible aujourd’hui d’inventer quelque chose de fondamentalement nouveau. En revanche, certains ont l’intelligence de se servir dans ce qui existe pour le réinventer, le remodeler, le remanier avec beaucoup de talent et de brio. The Ninth Wave fait partie de ceux-ci.