Crippled Black Phoenix, ici on adore. Parce que le collectif britannique mené par le seul ou quasi seul membre permanent Justin Graves continue à proposer album après album une musique variée qui réussit le pari d’être à la fois mélodique et facile d’accès et terriblement exigeante.
Si l’on parle de collectif, c’est parce que selon les albums, selon les chansons, Justin Graves fait appel à ses amis qui jouent dans des groupes aussi différents que Portishead, Iron Monkeys, Electric Wizard, Mogwai ou Hawkwind. Des influences disparates mais que chaque contributeur apporte dans la machine Crippled Black Phoenix.
Ellengaest s’inscrit dans la très prolifique discographie de Crippled Black Phoenix (c’est le 8e album en 13 ans, déjà !). Où l’on retrouve ce qui a pu faire le succès de grands anciens comme Pink Floyd ou King Crimson. Et sans trop s’avancer, on peut affirmer que Crippled Black Phoenix joue sans trop de difficultés dans la cour du roi pourpre.
Ici, chaque chanson est un tableau, une esquisse, un court métrage (House of fools). Toutes ont leur propre vie, mais s’entremêlent comme dans un film choral, pour aboutir à une oeuvre unique. Tout, surtout, est émotion (Everything I say, et sa montée en puissance inattendue, Cry of Love que les Sisters Of Mercy auraient pu composer, The invisible past, à faire pâlir Radiohead ou Steven Wilson).
Crippled Black Phoenix ressemble à beaucoup de groupes, mais pas un seul groupe, pas un seul artiste rock, au sens le plus large du terme, ne saurait ressembler à Crippled Black Phoenix. C’est un groupe unique, au sens le plus littéral du mot.