Les Praguois Mother signent avec I une nouvelle pièce visant à inscrire le sludge (certains parleront aussi de post hardcore) parmi les musiques savantes, à livrer dans un concept d’art total.
Comment ne pas être ébloui par la virtuosité de composition et d’interprétation de ce I, divisé en 7 chapitres d’une première partie, laissant à penser et espérer une rapide deuxième partie.
La voix, légèrement sous-mixée comme une apparition fantomatique, n’est pas au centre de l’équation, ici. Elle intervient pour renforcer le propos de la musique (Part One, chapter Two), comme une borne ou une balise, dans un chemin vers les tréfonds.
Car oui, le propos ici est particulièrement sombre, interlope, et aventurier. Rapidement, nous sommes pris dans une zone des Bermudes musicales, ce fameux endroit où se rejoignent tous les explorateurs de sons, qu’ils s’appellent Radiohead (certains passages de Part One, chapter Three pourraient être signés par le groupe britannique), le free jazz, le post-metal.
I s’affirme comme un disque à la beauté vénéneuse, comme l’une de ces créatures du diable qui sortent de terre pour séduire, menacer, inquiéter, fasciner, et révéler. Une forme d’apocalypse en un disque. C’est fort. C’est beau.
Hé bien pour une fois, un groupe dont on n’a rien trouvé sur Youtube…
Comment on “Mother – I – (sludge metal)”