La dark wave n’est pas morte, et elle se porte même plutôt bien. En véritables stakhanivistes genre, le duo Lebanon Hanover vient de publier son 6e album en moins de 10 ans (sans compter les singles). Le groupe helvetico-britannique y martyrise ses instruments, allant même parfois se perdre dans les ambiances proches de l’indus et même d’une esthétique doom metal (Digital Ocean), l’essentiel de l’album étant plutôt dansant, mais évidemment option batcave !
Surtout, on retrouve l’essence de ce style musical tellement associé aux 80s qu’on a tendance à le croire passé, tout du moins passéiste. Or, ici c’est une nouvelle fois un pont musical entre cette époque et les années 2020 qui est proposé. La voix de Larissa Iceglass reprend le ton parfois théâtral et affecté de Siouxsie Sioux, mais avec un accompagnement qui se rapproche plus de groupes actuels comme Cold Cave, entre autres. Idem pour son comparse William Maybelline (parce qu’il le vaut bien, ou un truc du genre) dont le chant n’est pas sans rappeler Andrew Eldritch des Sisters of Mercy.
Le résultat est noir comme une rose (certains ont bien parlé de bleu comme une orange, hein, donc, voilà, bon, quoi !).
Lebanon Hanover sait surtout se renouveler à chaque album, sans pour autant perdre un fil conducteur, et un ADN totalement cold wave/dark wave infaillible.
Sci Fi Sky est finalement, par son titre, par la noirceur mêlée d’un mince filet d’espoir, l’un des albums qui définissent le mieux une année décidément pas comme les autres.