7e album pour le groupe islandais, dont Otta publié en 2014 nous avait éblouis ! Quoi de plus normal pour un groupe dont le nom signifie « rayons crépusculaires ». Le groupe, comme à son habitude, n’a pas choisi de trancher entre le chant en anglais et le chant en islandais qui, il faut bien l’avouer est parfait pour leur musique. Une musique tellurique (qu’est-ce que l’expression a été galvaudée dans les chroniques d’albums, mais ici elle tient toute son essence), puissante, habitée à la fois chaleureuse et froide comme peut l’être l’Islande, pays de tant de rêves et de fantasmes ésotériques.
Solstafir poursuit sur la voie de son album précédent, Berdreyminn, publié en 2017, affichant à nouveau plus ses influences metal que folk, même si cette influence se ressent sur plusieurs chansons (notamment la sublime Akkeri où une voix féminine vient de façon fantomatique habiller encore un peu plus le morceau. Les moments de grâce sont nombreux sur un disque à la lumière d’hiver, ni gaie ni triste mais envoûtante, et apporte à nouveau des éléments gothic et une pureté, presque une naïveté poétiques (Rökkur).
Solstafir affirme encore un peu plus sa singularité dans le paysage rock et metal actuel, mélangeant avec un absolu bonheur le metal, la folk, le goth, le post rock pour en faire un rendu si personnel, tellement différent et pourtant pas si loin de ce qui se fait par ailleurs. Solstafir, à l’image du héros interprété par Mathew McConaughey dans Interstellar de Christopher Nolan, est à la fois si loin, si proche, tellement ailleurs et ici, aussi.