Année très riche pour Greg Pusciato. L’ancien Dillinger Escape Plan a publié son album solo (Child soldier : creator of God). Et il sort également le deuxième album du supergroupe Killer Be Killed, dans lequel il partage le micro avec la légende Max Cavalera (Sepultura, Soulfly, etc.) et Troy Sanders (Mastodon). A leurs côtés, pour compléter le carré d’as, le batteur Ben Koller (Converge).
Autant dire qu’on a là de quoi faire un petit peu de bruit. Et c’est le cas, avec une variété de styles qui s’entrechoquent, se croisent, s’alignent et font de ce Reluctant Hero un grand album de metal. Trash, hardcore, heavy, le tout saupoudré de quelques mesures prog ou industrialisantes (sur From a Crowded Sound, on sent planer les ombres de Strapping Young Lad ou Fear Factory), Killer Be Killed propose ce que le metal convie habituellement de plus bigger than life & death.
On sent les 4 garçons prêts à en découdre avec le monde entier, et c’est la canalisation en musique de cette rage qui rend Reluctant Hero si percutant. Dans un genre légèrement différent, cet album fait penser au premier disque d’Engine (supergroupe de la fin des 90s mêlant des membres de Fates Warning, Armored Saint ou Agent Steel).
Si l’on évoque le terme de fusion au sujet de Reluctant Hero, il sonnera faux dans son acception la plus habituelle pour la musique. Pourtant c’est le terme qui convient le mieux si l’on pense à la fusion du métal, la matière, quand chaleur, éclat, puissance et beauté se mélangent.
Mention particulière à l’intro en choeurs de The Great Purge, suivie « sans transition » par un morceau bien trash.
Rien ici ne s’est créé. Rien ne s’est perdu, mais le metal est transformé, quasi transfiguré par un supergroupe qui mérite parfaitement ce qualificatif.