Pas un nouvel album, mais un EP pour Sivert Høyem, mettant fin à 5 ans d’attente depuis le monumental Lioness (2016). Il faut dire qu’entretemps, le chanteur norvégien a tourné puis réactivé – pour une tournée, mais sans nouvel album – son groupe initial, Madrugada. Tout cela prend du temps.
Mais aujourd’hui, ce sont tout de même cinq nouvelles chansons qui sont proposées. Et toujours cet univers rock, ouaté, lettré, poétique et crépusculaire, aussi beau qu’un soleil de minuit.
Dès Safe return, on est conquis par la fluidité des arrangements (et cette trompette qui intervient juste à propos), comme pour mieux nous envelopper dans une grosse couverture douce.
Sivert Høyem fait partie de ces artistes trop rares qui réussissent à conjuguer sans la moindre faute de goût l’exigence artistique et la facilité d’accès pour le grand public.
Mélancolique, comme souvent (toujours ?), Roses of Neurosis fait partie de ces disques qu’on n’attend plus en 2021 et qu’on découvre avec un sentiment étrange, mêlé de nostalgie, de fierté et de joie simple. Comment ne pas résister au charme de Run Away, par exemple ?
S’il était américain ou britannique, nul doute que Sivert Høyem serait déjà hissé au même niveau que Nick Cave, avec qui il partage – outre sa tessiture vocale sur certaines notes – un goût pour l’écriture certain. Il est en tous cas aujourd’hui l’une des plus belles voix mondiales du rock.