Rome signe avec Parlez-vous Hate son déjà 14e album. Un disque qui n’aurait peut-être pas vu le jour sans le confinement, puisque le précédent, The Lone furrow, sorti en 2020 était le prélude à une tournée qui n’a évidemment pu avoir lieu.
Avant de parler plus avant de l’album, rapide retour sur la carrière de Rome, débutée au Luxembourg il y a une grosse quinzaine d’années autour e l’auteur compositeur Jérôme Reuter. La musique est classée dans les milieux néofolk ou indus, mais avec une réelle ouverture vers la chanson française à texte. Léo Ferré est ainsi très souvent cité en exemple.
Mais revenons à ce nouvel album. Un disque qui dépare un peu dans la discographie du groupe, se rapprochant plus par moments de New Model Army (une ressemblance assez fol…k entre les voix de Reuter et de Justin Sullivan sur Death from above), et abordant la partie la plus folk du répertoire du groupe. Parlez-vous Hate convoque aussi Springsteen pour une adaptation, un pastiche assez sympa de Born in the USA, devenu ici Born in the E.U. avec juste ce qu’il faut pour que l’on comprenne l’hommage sans crier au plagiat.
Parlez-vous Hate s’affirme comme l’un des albums les plus immédiats d’accès de Rome, parfaite porte d’entrée universelle à un univers si personnel. Il reste évidemment quelques moments purement indus (PanzerSchokolade) mais c’est une forme de mélancolie et de minimalisme folk qui l’emportent sur cet album (Der Adler tragt kein Lied, que l’on imagine quelque part entre les répertoires de Nick Cave et Stefan Eicher). Nick Cave, c’est certainement l’aura qui plane autour de cet album (You Owe me a whole world). Rome signe avec Parlez-vous Hate un nouveau très beau disque, qui enrichit une discographie déjà passionnante.
