Perturbator, aka James Kent, fils des journalistes rock Nick Kent et Laurence Romance, propose ici son 5e album. Ancien membre de combos black metal, il met désormais son électro au service des musiques sombres. L’influence black metal n’est pas spécialement présente, on parlera plus facilement ici de post-black metal, voire d’influences indus ou même new wave.
Dans un ensemble très cohérent, Perturbator réussit à nous faire ressentir des sons liés à Depeche Mode, VNV Nation, voire Nine Inch Nails ou Sisters Of Mercy (Lustful Sacraments, la chanson), mais aussi de façon plus surprenante Yazoo (Death of the soul), mais un Yazoo bien plus dark que l’original.
Lustful Sacraments doit permettre à Perturbator de franchir une nouvelle étape artistique. Ce disque représente la quintessence de ce qu’est aujourd’hui l’univers gothique dans son ensemble : noirceur, romantisme certes, mais aussi modernité avec cette référence et cette révérence aux grands anciens du genre. Surtout, l’album monte en intensité à chaque chanson, jusqu’à ce final orgiaque sur God says en compagnie de Hangman’s Chair, l’un des groupes français les plus jouissifs du moment, après un Messalina Messalina instrumental et cinématographique assez ahurissant.