Mick Harris a eu la bonne idée de réactiver Scorn, son projet électronique, en 2019, après 8 ans de hiatus. Et voici aujourd’hui The only place, deuxième album depuis ce retour. Un disque qui nous emmène toujours dans cet univers si étrange, sorte de limbes musicales et sonores. C’est la pochette qui déroute : un pissenlit sur lequel le souffle emmène les « plumes » au vent, très pop, très léger. Soit tout le contraire de la musique qui nous emmène une nouvelle fois dans des tréfonds industriels, comme toujours baignés dans une rythmique hip hop lourde et visqueuse.
Et c’est là que Scorn réussit à nouveau, comme à chaque album, son exploit : parvenir à envoûter l’auditeur, à le fasciner sur un propos qui échappe à tout entendement musical, du moins a priori.
Parce qu’à mieux écouter ces différents titres, on sent qu’il y a ici un travail rythmique chirurgical, sur lequel Mick Harris vient greffer ses sons claustrophobes.
Scorn s’est imposé dès ses débuts comme un projet musical totalement à part. Il poursuit aujourd’hui sa quête d’absolu, parvenant à retranscrire en musique cette expérience de physique chimie consistant à se brûler avec de la matière extrêmement froide.
