Marc Ribot, l’un des guitaristes les plus géniaux qui soient, réactive son Ceramic Dog. Non pas qu’il ait été lent à la détente, mais notre homme est très occupé. C’est bien simple : « si à 50 ans t’as pas eu Marc Ribot sur ton album, t’as raté ta vie », tant le Newyorkais est un guitariste très demandé : Tom Waits, Bashung, Laurie Anderson, Dick Annegarn, Black Keys, Elvis Costello, Beth Orton, Marianne Faithfull, John Zorn sont parmi les dizaines d’artistes à avoir fait appel à lui.
Avec le projet Ceramic Dog, Marc Ribot propose sa vision du blues. Une vision proche de celle d’un David Lynch : le blues originel doit servir de terreau à une expérimentation sensorielle et musicale. Accompagné par son bassiste et son batteur, il livre un album empreint d’une force très particulière (Nickelodeon, entre faux reggae électrique et univers interlope), marqué par son jeu de guitare si particulier (gaucher jouant comme un droitier).
La démarche parfois bruitiste (Wanna) mais foncièrement blues de Hope fait de ce disque l’un des plus aboutis, l’un des plus abordables, aussi, de Marc Ribot. Pas une seule fausse note sur Hope (du moins, pas une seule fausse note non souhaitée par l’artiste, qui aime parsemer de ci, de là ses productions de quelques incongruités qui vont aller titiller l’oreille). On entendrait presque du Rebel Rebel de Bowie sur Wanna, signe d’un humour et d’un hommage discret de Marc Ribot à l’une des autres icônes de la musique new-yorkaise.