Comment qualifier Brighten, le 4e album solo de Jerry Cantrell (Alice In Chains), son premier depuis 19 ans ? Comment ne pas paraître trop enjoué, admiratif ? Comment rester un minimum objectif ?
Hé bien, après s’être posé ces questions, on s’en fout, finalement, d’y répondre. La seule réponse est celle-ci : Jerry Cantrell, sur Brighten, atteint le sommet de son art. Déjà que le bonhomme était monté très haut avec Alice In Chains (la période Stayley, bien sûr, mais aussi la période DuVal plus récente), on doutait qu’il puisse faire mieux.
Or, Brighten est une sorte de disque ultime : celui où se rejoignent le grunge, le stoner, le Classic-rock, le rock sudiste, bref tout ce qui a créé le rock américain des 30 dernières années. Pas une chanson, pas un accord, pas une seconde ne sont ici à jeter. Il y a quelque chose de si définitif – tant dans la composition et l’interprétation que dans la production – que Brighten s’inscrit dès la première écoute comme l’un des meilleurs albums rock, au sens le plus large du terme, publié depuis 30 ans. Rien de moins.
Et il rappelle aussi que le succès de la première période Alice In Chains ne vient pas seulement de la voix de Layne Stayley, mais de la façon dont celle-ci s’accordait merveilleusement à celle de Jerry Cantrell.
Alors que Pearl Jam a pris, avec classe, talent et succès, un chemin plus proche du Classic US rock, Jerry Cantrell tient à bout de bras la torche d’un rock alternatif américain mâtiné de métal et de punk, mais qui se veut pourtant universel. Les morceaux de bravoure alternative sont légion (Atone, Brighten, Had to know, pour ne citer qu’eux), mais ce serait oublier les moments plus acoustiques (Black hearts and evil done) qui rappellent que Jerry Cantrell, en plus d’être un guitariste et interprète impressionnant, est un songwriter de la trempe d’un Springsteen ou d’un Tom Petty.

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