Il doit exister un ailleurs musical. Une contrée inconnue, une sorte d’espace quantique. Des limbes musicaux, un endroit où la musique est libérée de tout carcan, où seules les notes et l’émotion qu’elles procurent se promènent, s’entrechoquent, s’accouplent, s’éloignent, et créent une ambiance unique.
Cet ailleurs, on l’imagine aux confins de l’univers musical, là où les Ghosts de Nine Inch Nails rejoignent les travaux les plus poussés de Thom Yorke, avec ou sans Radiohead. Un endroit où l’on ne parle plus de jazz, de rock, de musique électronique mais juste de sons.
Cet endroit, nul doute qu’il s’appelle IRA. Ce nouvel album de l’artiste italien Iosoinuncane (« Je suis Personne », la célèbre phrase d’Ulysse au cyclope Polyphème dans l’Odyssée) est un condensé de cet univers onirique et quasi irréel. Sa musique coule comme une rivière de sons, parfois douce, parfois plus agitée (Ashes, Jabal, deux intenses moments indus de l’album).
Tout ici relève de l’impression, du sentiment, de la sensation (le bien-être le plus souvent) plus que de la musicalité au sens populaire du terme. Pour autant, attention : il n’y a pas ici la moindre ambition « savante », mais juste u partage d’émotion qui touche au sublime.
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