Ecouter un nouveau Eels, c’est avoir l’impression d’écouter toujours la même chose. Mais toujours quelque chose de différent. Une impression spéciale due à la voix si particulière de E, l’homme derrière le one man band. Et à sa production lo-fi, aussi.
Surtout, écouter un nouveau Eels, c’est comme prendre des nouvelles de E, comme d’un copain qui va, régulièrement, nous envoyer une lettre dans laquelle il nous fera part de sa santé, de ses problèmes, de ses joies et de ses peines.
Et ici, ça commence en version back in the 90s, quand le rock pouvait être crade, mais en gardant la quintessence mélodique de la pop (Amateur Hour). Eels a choisi la saturation comme fil rouge de l’ensemble du disque. Comme pour mieux salir des mélodies imparables. Pas pour les gâcher. Non, au contraire, pour les sublimer, leur apporter cette aspérité qui en fera des chansons imparables, là où un autre choix de production aurait pu en faire un produit de consommation courante.
Album bien plus enjoué que les précédents, Extreme Witchcraft paraîtrait même comme un pastiche funko-power-pop du travail habituel de Eels. La mélancolie habituelle est toujours là, mais plane comme une ombre plus qu’étant au centre des débats.
Extreme Witchcraft ne pourra que plaire aux fans de Eels. Et convertir quelques réticents d’entrer dans l’un de ses univers, si nombreux.
Dans un genre proche
http://myskeuds.eu/index.php/2021/12/10/me-that-man-new-man-news-songs-same-shit-vol-2-dark-folk/