Il aura fallu attendre 9 ans pour que Kavinsky ne donne une suite à Outrun, son magistral premier album. Et encore 43 secondes d’introduction à Pulsar, premier morceau de Reborn, pour que la magie opère. A l’image de nombreux producteurs de musique électronique, Kavinsky a fait le choix de revenir aux sources de la musique synthétique, ces années 80 qu’il a connues. Ces années 80 où cette musique accompagnait les séries TV (Miami Vice, Supercopter) et le cinéma. Ces années 80 où cette musique accompagnait surtout toute production jusqu’au rock FM.
Tension, mystère et boules à facettes sont au programme de Reborn qui apparaît comme l’un des albums rétro-futuristes les plus aboutis de ces dernières années. Comme sur Outrun, Kavinsky se créé un univers, quelque part entre John Carpenter, David Lynch et David Cronenberg.
Quelque part où le génial et le kitsch se côtoient, jouent à la corde, sans que l’un ne cède à l’autre. Ce n’est donc pas une surprise si les voix qui accompagnent sa musique sont aussi rock, à l’image de Morgan Phalen (du groupe new-yorkais Diamond Nights), de Prudence (The DØ ), à côté de Kareen Lomax et du barde électro Sébastien Tellier.
Reborn, ce sont 12 morceaux au groove froid, inquiétant, sortis d’un Blade Runner sous acide. 12 occasions pour les kids des 80s de faire un voyage dans le temps, et pour les autres d’appréhender par la face froide ce qu’ont été ces années de jeux de miroirs déformants.
Surtout, après une première écoute qui laisse à penser que nombre des morceaux ici présents seront utilisés qui pour la pub, qui pour illustrer tel ou tel reportage, on s’aperçoit que Reborn s’inscrit parmi les albums très exigeants de la scène électro. Un album sur lequel chaque écoute révèle un nouveau son, un nouvel arrangement, une nouvelle référence.
Les DJ français sonnent rock !
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