Montés très haut, puis quasi oubliés, voilà comment on pourrait qualifier Placebo aujourd’hui. Le groupe, parmi les plus connus mondialement dans les années 2000, n’a plus vraiment donné de nouvelles depuis 2013. Balançant à l’époque des hits et des tubes, il donnait l’impression de s’être un peu embourgeoisé, et éloigné du venin qui avait dessiné l’aura gothique du superbe Without You I’m Nothing (1998).
Réduit désormais au noyau créateur et créatif Molko / Oldsal, Placebo a pris son temps et propose ce Never let me go qui semble être la suite directe de Sleeping With Ghosts (2003), avec ce mélange de pop, de rock, d’imagerie gothique et de son électro/indus. Porté par son premier single Beautiful James, qui reprend les codes ayant fait le succès du groupe, Never let me go se rapproche désormais par moments d’un autre groupe ayant eu un parcrours médiatique assez similaire, les Smashing Pumpkins (mettez la voix de Billy Corgan sur Hugz, l’illusion sera parfaite !).
Never let me go signe non seulement le retour de Placebo en tant que groupe, mais aussi et le retour créatif de Placebo. Loin de quelque succès faciles qui auront mis à mal le groupe sur les 15 dernières années, près de l’exigence qui avait façonné leur image si particulière à leurs débuts : mainstream mais alternatifs, alternatifs mais grand public, gothique mais pop, pop mais plus bruyants et sombres, etc.
L’énergie qui traverse Never Let Me Go est contagieuse. Elle est noire. Elle est malsaine. Elle est rock, tout simplement. Et c’est cette énergie rock qui, mine de rien, et quels que soient les contours musicaux électro ou non, est l’ADN de Placebo. Welcome back, guys !
Placebo était l’un des groupes favoris de David Bowie, qui les a aidés en début de carrière.
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