Ca va pleurer dans les chaumières ! Dès Intro, et son piano romantique et désespéré, on sait ce qui nous attend. Une demi heure de souffrance, de lamentation, mais aussi de romantisme noir.
Black Sea, malgré son approche scandinave du son, est un groupe chilien. Qui conjugue à sa façon, très classique finalement, les canons du doom metal. Soient une musique allant du très lourd au très aérien, portée par une voix uniquement growlée. Et ces tempos relativement lents, malgré quelques jolis breaks (The pain make it self présent), qui apportent encore un peu plus de lourdeur à l’ensemble.
Les compositions sont très belles. Le groupe n’hésite pas à sortir l’instrumental quasi folk entre deux titres, comme pour mieux apporter du volume à l’ensemble (Loneliness, Goodbye). Mais qui sait rebrancher l’électricité quand il faut, pour plomber, plomber, plomber son propos (Black soul, la pièce maîtresse de l’album).
Pour qui aime le doom metal, Black Sea s’impose d’entrée comme l’un des excellents albums de l’année. Qui se termine avec un chant en espagnol, prouvant que la langue de Cervantes se marie parfaitement avec une musique de désespoir, et lui apporte même une profondeur inattendue.
On regrettera une seule chose : que Chained to suffering ne dure pas dix ou quinze minutes de plus. Car la souffrance qu’il transmet est un plaisir pour les oreilles.
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