Les rappeurs écossais sont de retour. Heavy Heavy marque un tournant avec l’apparition de sonorités plus rock, voire punk, par moments. Sans se rapprocher d’un Dälek, Young Fathers entrent dans un monde où ils pourraient retrouver des artistes comme Tricky (I saw), à coup de nappes et de percussions inspirées. Idem pour leur rap qui ne se contente plus d’un flow estampillé hip hop, mais s’en va vers du spoken word, du chant et de la scansion.
C’est finalement du côté de TV On The Radio qu’il faut regarder en premier. Pour se faire une idée, encore assez approximative, de ce à quoi ressemble aujourd’hui Young Father.
Elargissant encore un peu plus leur univers, Young Fathers vont aussi élargir leur public. Car l’album reste rap dans son essence. Mais à la manière d’un Delinquant Habits ou d’un Cypress Hill avant eux, les gars d’Edimbourg ont compris que la musique est plurielle. Que les sons viennent de partout. Et ici, entre électro, rock, pop, gospel, on est plus que servi !
Les chansons ont l’urgence du rap et du punk. Elles ont aussi la classe de la pop underground. Et la puissance du rock. Par moments, on en viendrait presque à leur trouver une filiation avec leurs compatriotes de … Primal Scream ! (Drum, l’un des très grands moments de l’album, Tell somebody, totalement inouïe).
Les 5 ans qui séparent Heavy Heavy de Cocoa Sugar sont une éternité ! Ils ont surtout permis au groupe de sortir de sa zone de confort, et de se placer désormais parmi les fers de lance du rap made in UK. Surtout, il y a une inventivité et une universalité musicale qui prennent l’auditeur dans une folie totalement maîtrisée.
Et si le titre Heavy Heavy correspond parfaitement à l’univers proposé ensuite, gageons que l’album aurait aussi pu s’intituler Great, Great tant il est entêtant et hallucinant !
Le site officiel de Young Fathers
Décidément, le rap made in GB n’est pas comme ailleurs !