11 ans d’absence, pour dEUS. Leur compatriote Thibaut Courtois parlerait certainement de seum. Pour les fans du groupe, déjà. Pour les fans de rock, ensuite. Puis pour les fans de musique, tout court.
Fort heureusement, cette longue absence prend fin, avec la publication de How to replace it, album magistral. Qui peut sans sourciller tutoyer le sommet que fut en son temps The Ideal Crash.
dEUS n’a rien perdu de sa créativité, de son talent pour la mise en son. La chanson d’ouverture, qui donne son titre à l’album, commence comme un morceau de rock alternatif, puis part loin, vers le jazz, vers l’expérimentation. Et tout l’album est du même très bon tonneau.
dEUS ne sacrifie rien à la mélodie, mais apporte à chaque chanson des atours majestueux, écrins fantastiques et fantasques. Convoquant choeurs et bois pour apporter une profondeur et une urgence démultipliée (Must have been new). Mais aussi claviers grandiloquents, pour mieux balancer électro sale et phrasé hip hop (Man of the house).
Et dEUS n’oublie pas de balancer du single radio friendly, tout en restant « éthiquement » alternatif (1989, au groove imparable).
On pourrait ainsi développer sur chaque chanson, tant toutes ont d’immenses qualités. Jusqu’à évoquer, tout de même, Le blues polaire, son intro rappelant Ziggy Stardust, et le choix d’un phrasé parlé… en français, chose plus rare, sans pour autant être rarissime, pour le groupe. Un titre qui nous emmène ailleurs. Un peu comme savait le faire feu Arno. Dont dEUS peut se poser en plus noble héritier, plus dans la classe et le talent communs que dans une filiation directe.
Certains ont dit à l’époque d’Aphrodite’s Child que s’ils avaient été Anglais ou Américains, ils auraient été le plus grand groupe de rock du monde, à leur époque. Gageons qu’on peut objectivement dire la même chose aujourd’hui de dEUS. Tant How to replace it est d’un niveau tellement supérieur à ce que proposent la majorité des groupes actuels.
Le site officiel de dEUS
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