Le groupe d’Atlanta est de retour. Et veut rendre un hommage à la capitale de la Georgie. Dès l’intro du premier morceau (Everybody shatter), via des collages sonores représentant les bruits de la ville.
Musicalement, Algiers poursuit le travail engagé dès son premier album, et poursuivi notamment sur There is no year (2020) au titre prémonitoire, et pas Loni d’être l’album de l’année pour Myskeuds.
A chaque album, le groupe semble ajouter une strate à son emprise musicale. Il y a eu le rock, le gospel, la new wave. Ici, c’est une grosse influence rap qui s’ajoute au mille-feuilles. Avec bonheur et talent.
Normal, d’une certaine façon, quand on vient d’Atlanta, désormais capitale du rap aux Etats Unis, et initiatrice du son trap (Irreversible damage), reconnaissable à ses grosses basses et ses hi-hats.
Algiers réussit, album après album, à se singulariser dans une scène musicale américaine (et même mondiale) où tout se ressemble de plus en plus. Un pari risqué, osé, mais artistiquement totalement réussi. La rage est là. Le talent de composition aussi. Sans parler de cette interprétation par tous les membres du groupe. Et surtout l’inclusion du gospel, plus fine que sur les albums précédents. On le ressent plus qu’on ne l’entend. Mais il est là, comme la pierre angulaire du projet.
Peu d’albums issus du rock alternatif auront autant emprunté au rap. Mais avec une noirceur qui ravira tous les fans de gothic (Bite back, avec la participation de Billy Woods et de Backxwash, la rappeuse indus canadienne). Un peu, ici, à l’instar d’un Dälek.
Algiers signe une nouvelle fois un album majeur. L’un des très beaux albums de l’année.
Le site officiel du groupe ici
La chronique du précédent Algiers, There is no year, à retrouver ici