The Abbey semble affilié au doom. Pas faux, tant la musique du groupe utilise les tempos lents du genre. Mais à l’écoute de World of sin, on se dit qu’il y a bien plus ici. Une évidence gothique, déjà, c’est certain. Mais aussi un goût pour le heavy traditionnel, empruntant peut-être même plus à la NWOBHM qu’à Black Sabbath. Une ambition symphonique aussi. Et le tout en un seul morceau, l’inaugural Rat King.
Autant dire que l’album promet. Et la suite, donc ? Dès A Thousand dead witches, deuxième chanson ici proposée, on plonge dans un heavy sombre, qui lorgnera, en un peu moins « pop » vers les terres d’un Ghost. Avec des voix mixées en retrait, pour mettre en avant la musique, sombre, expressive et vénéneuse.
L’aspect vénéneux du groupe, c’est ce qui ressort d’ailleurs en premier lieu, à chaque écoute. Comme l’impression d’assister à une messe noire, un moment païen intense. Dont le metal ne serait qu’un simple outil de diffusion. Car, et c’est là toute l’originalité du projet, on a le sentiment que pour The Abbey, l’ambience importe avant la musique. Et que, donc, la musique doit se mettre au service de l’ensemble. Là où pour de nombreux groupes, la musique primera.
Ca donne un album d’une richesse assez extravagante. Emprûntant, comme écrit plus haut, au doom, au heavy, au rock, ou même au prog avec un chant assez théâtralisé par moments.
The Abbey n’est pas loin de proposer sur World of sin une expérience plus qu’un simple chapelet de chansons. Est-ce un album concept ? Pas d’infos là-dessus. Mais on sent toute la puissance que l’interprétation des 9 chansons pourra prendre en concert. Et toutes les déclinaisons imaginables, de remixes indus à une interprétation acoustique, voire avec orchestre classique.
Ce premier album laisse augurer d’une très belle carrière, sans le moindre doute possible.
Le BandCamp officiel du groupe ici
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