Oh qu’elle est douce et belle cette petite basse qui introduit Slow, bien nommée chanson d’ouverture de l’album. Une basse tout en rondeur, puis la guitare vient poser quelques notes éparses. La batterie s’empressant de créer du lien entre tout ça. Puis une voix presque fantomatique, rappelant l’immense Layne Stayley.
Avouez que, lu comme ça, vous avez déjà envie de vous jeter sur le disque. Et bien, vous aurez raison. Parce que la suite de l’histoire, c’est encore plus de riffs, encore plus de voix, encore plus de basse. Encore plus de rock, tout simplement. De rock racé, passé par la case grunge à l’école de musique. De ce rock qui ne se joue pas mais se ressent. Du feeling, 150% de feeling. Et une régulière inspiration Alice In Chains, très clairement. Mais en moins noir, en moins brutal. En plus « pop » ?
Si le groupe est classé stoner, c’est clairement vers le grunge qu’il faut chercher ses influences. D’un Alice In Chains, on y revient, à un Green River ou un Mad Season. Mais s’il emprunte au grunge ses codes, Creatures n’en a pas l’urgence. Et c’est dans ces soli psychédéliques qu’il se rapproche véritablement du mouvement stoner (How old, Follow, quasiment prog ! ).
Khan réussit un tour de force ! Mélanger avec bonheur et talent tout ce qui a pu faire la musique psychédélique. Des salutaires rappels post hippie 70s au stoner en passant par le grunge. On tient là un album dont le mot single a été évité comme la peste. Pour mieux se concentrer sur ce qui fait la beauté d’un album, plutôt qu’un disque. A savoir cette envie d’écouter chaque nouvelle chanson comme on débuterait le nouveau chapitre d’un livre.
Envoûtant restera le maître-mot d’un maître-disque. Creatures est déjà le 5e album du groupe australien. Autant dire qu’on a probablement quatre très grands disques de retard.
A rattraper o b l i g a t o i r e m e n t !
Le BandCamp officiel de Khan
Puisqu’on évoquait le grunge dans l’article, voici un album all star !