L’héritage d’un artiste, on le ressent à travers celles et ceux dont il aura influencé le look, l’image ou la musique. Et pour la musique, l’un des meilleurs baromètres est la reprise des chansons. Voici dix reprises parmi les plus marquantes du répertoire de Depeche Mode.
Smashing Pumpkins – Never let me down (1994, face B du single Rocket)
Adore, publié en 1998, sera un album totalement inspiré par Depeche Mode et The Cure. Mais dès 1994, alors que les Citrouilles commencent à exploser dans les Charts (les singles de l’album Siamese Dreams sorti quelques mois plus tôt cartonnent). Dave Gahan dira que la version de Billy Corgan est « peut-être même un peu meilleure que l’originale ». Force est de constater qu’à l’écoute, on ne sait plus si c’est une chansons de Smashing Mode ou de Depeche Pumpkins.
Diswhalla – Policy of truth (album hommage For the Masses – 1998)
Parmi les nombreuses reprises hommage à Depeche Mode figurant sur cet album, celle de Diswhalla sort véritablement du lot. Car le groupe californien n’a transigé en rien de son style grunge/post grunge. Pas de fioritures électroniques qui rapprocheraient la chanson de l’originale : que de la grosse basse et de la guitare saturée. Pour un résultat aussi surprenant qu’entêtant.
The Cure – World in my eyes (album hommage For the Masses – 1998)
Parce que The Cure et Depeche Mode sont les deux principaux représentants d’un genre musical particulier. Parce qu’ils ont pu apparaître comme les Beatles / Stones du genre. L’hommage et l’appropriation de World in my eyes par Bob et son orchestre sont uniques. Encore plus vénéneuses que l’originale.
Tori Amos – Enjoy the silence (Strange Little Girls – 2001)
Quand Tori Amos a débarqué quelques années plus tôt avec Crucify, elle a mis de la douceur dans la violence de ses paroles, grâce à sa musique. Quelques notes de piano qui résonneront aussi fort quand elle chantera « words like violence break the silence » sur cet album de reprises sur lequel elle réussira surtout le pari de sublimer Raining Blood de Slayer.
Scott Weiland – But not tonight (Jimmy Kimmel live – 2001)
L’ex chanteur des Stone Temple Pilots a eu tout au long de sa carrière l’art des reprises. De Bowie (The Jean Genie) aux Rolling Stones (Dead Flowers), en passant donc par Depeche Mode. Sa voix si particulière et son orientation à la fois glam et grunge transforment totalement la chanson. Qui ne sera pas éditée sur l’album de reprise publié par Scott Weiland en 2011.
Johnny Cash – Personal Jesus (American IV : The man comes around – 2002)
Peut-être la reprise la plus insolite, la plus aboutie, la plus différente. Parce que Johnny Cash a eu l’art sur la série des American Recordings enregistrés avec Rick Rubin, de faire siennes les chansons qu’il a reprises. Parce qu’il a compris mieux que quiconque que Personal Jesus est d’abord un morceau de blues. Juste un morceau de blues. Rien qu’un morceau de blues.
Samael – I feel you (CD single On Earth – 2005)
Dire que Depeche Mode aura influencé tout un pan de la musique industrielle est un euphémisme. A l’image de Marilyn Manson (Personal Jesus), le duo suisse Samael, passé du black metal à l’indus martial, a proposé cette version rageuse et sombre de I feel you, morceau à l’origine presque blues/gospel. Lui offrant une noirceur encore plus incandescente.
Bat For Lashes – Strangelove (musique de la publicité Gucci Guilty For Him – 2010)
L’industrie du luxe aime les reprises et les chansons iconiques. Bat For Lashes propose une reprise faussement proche de l’originale pour mettre en avant l’un des parfums de la célèbre maison italienne. Une ambiance plus gothique que l’originale, mais aussi plus fragile.
Ghost – Waiting in the Night (Infestissumam Redux – 2013)
Quand la papauté reprend Depeche Mode, ça donne un morceau ralenti et alourdi, sorte de stoner glam et sacramentel. Une grandiloquence particulière qui sied particulièrement à Waiting in the night, l’un des morceaux les plus électroniques de Violator. Une nouvelle mise en perspective d’une chanson trop méconnue du groupe.
Marscheaux – The sun and the rainfall (A Broken frame – 2015)
Le duo électro grec a toujours affirmé son admiration pour Depeche Mode : les deux membres se sont rencontrées lors d’un concert du groupe. Il était donc évident pour elles de proposer cette reprise électro et éthérée de The Broken Frame, l’un de leurs albums favoris des Britanniques. Sur lequel figure en bonne place cette version de The sun and the rainfall.
RDV sur le site officiel de Depeche Mode pour découvrir Memento Mori.
Et retour sur Depeche Mode, Memento Legacy (1)