Les meilleurs albums sont ceux dont le tracklisting crée une véritable narration. C’est le cas sur ce nouvel album de l’ex Beta Band Steve Mason, son 6e en solo, depuis 2010. Et l’inspiration ne l’a pas quitté, loin de là.
Album lumineux, ouvert sur le sublime Mars Man et son orchestration particulièrement soignée, ce disque s’écoute comme on lirait un beau livre. Pop et rock sur le fond, mais plus complexe sur la forme (où folk, électro notamment, se retrouvent), Brothers and sisters fait montre, tout du long, d’une douce mélancolie.
Conviant la brit pop autant que le rock californien 70s (I’m on my way, que célebrerait un Neil Young), Brothers and sisters se découvre petit à petit. Il faut plusieurs écoutes pour véritablement entrer dans les détails qui en font un disque très à part.
Car sur la première écoute, on se dit qu’on a à faire à un album pop rock alternatif de plus. Mais non, sa complexité se révèle écoute après écoute. Comme un bon Campbeltown, en approche douce et mielleuse, mais en fond de bouche légèrement tourbé.
All over again et son piano, cette voix approchant de doux aigus, est un véritable moment d’extase pop. A écouter intégralement pour ressentir l’émotion et les surprises qui viennent conclure cette très belle chanson, certainement le climax de l’album.
Ici, le terme alternatif prend véritablement son sens. Car Steve Mason s’amuse à inventer de fausses pistes, à déshabiller pour mieux les rhabiller ses chansons. Et à proposer un album d’une richesse devenue rare à l’époque du tout-en-autotune.
Accords et arrangements somptueux apportent un plus évident à un disque où la mélodie demeure au centre de toute l’attention. Pour une pop soyeuse et proche du travail d’un Elbow, avec lequel on sent un cousinage plus ou moins lointain.
Le site officiel de Steve Mason
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