Ambiance gothique en plein pour ce groupe voguant de Bath à Oakland. Deux approches de la mouvance gothique pour un album surprenant. D’abord parce que chaque chanson semble être le chapitre suivant d’une histoire. Ensuite, parce que les deux voix – masculine et féminine – dialoguent. Chaque chanson est un duo, un dialogue, une complainte à deux voix. Le tout sur une musique sombre, qui convoque autant les Bad Seeds que des éléments plus dark folk.
Le côté littéraire ou cinématique de l’ensemble apporte une force d’âme supplémentaire à un dique particulièrement bien produit. Et qui, sans se défaire de cette ombre gothique, se veut plus universaliste. Avec cette voix féminine, Mia Dean, dont les aigus rappellent furieusement feu Marie Fredrikson (Roxette). Exemple particulièrement frappant sur Looking for us. Quant à son compagnon de chant, Steve Lake (Zounds), il apporte ce venin rock sombre et crasseux.
Quant à la musique, elle s’écoute à deux niveaux, par une production assez extraordinaire. Une première écoute pour percer les mystères des chansons, et une seconde pour se défaire de ce carcan cherchant entre le noise et l’indus, qui crée une forme de barrière. L’écoute au casque est donc plus que recommandée ici, pour saisir chaque touche apportée par l’ensemble.
An American Nightmare s’écoute donc comme l’on regarderait une saga maudite, certainement filmée par Tim Burton sur un scénario de David Lynch, et mettant en scène Marilyn Manson et Bella Hadid, dans une Belle et la Bête vénéneuse à souhait.
Rarement un album ne parvient à se faire écouter avec autant d’attention. Surtout à notre époque où l’on passe rarement plus de quelques secondes sur une chanson. Une claque, donc.
Le site officiel du groupe
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