Ce qui frappe d’abord, c’est l’extrême régularité, la métronomie de Ben Chasny, l’homme derrière Six Organs of Admittance. Depuis la publication de son album éponyme en 1998, il signe avec The Veiled Sea sa 35e production, entre albums, EP ou splits (notamment avec Om).
Sa ligne directrice reste la même : faire rire, pleurer, jouer, hurler sa guitare en l’accompagnant de sonorités qui vont la déranger, l’embellir, la salir, la réjouir.
The Veiled Sea est une nouvelle expérience réussie pour Six Organs Of Admittance qui fait dans l’émotion plus que la démonstration, même si ce jeu de guitare n’a pas grand chose à envier aux guitar-heroes les plus connus.
Non, la grande différence avec Six Organs of Admittance c’est cette appétence innée pour l’exploration sonore (parfois aussi sonique) et cette volonté de confronter la guitare électrique à des sonorités soit world (notamment orientales) soit électroniques (de façon plus parcimonieuse, cependant).
Le résultat est un album extatique, presque sans fin, fidèle compagnon d’un voyage immobile en introspection. Si l’on a, chez Myskeuds, classé ce disque en rock progressif, en fait on a tenté de choisir un plus petit dénominateur commun entre l’expérimentation, le rock, la musique world, la musique new age. LA seule certitude est qu’ici tout touche d’abord à l’émotion. Emotion.