Porté par l’impeccable single Run Run Run, ce nouvel album des Libertines rappelle à quel point le duo Barât / Doherty est essentiel à la musique britannique. Et amène à se demander si on doit les baffer à coups de tong pour ne pas avoir produit plus de musique ensemble. Ou se dire qu’ils ont privilégié la qualité à la quantité des chansons. Vous avez quatre heures.
L’album, lui, dure 39 minutes. Et convoque tout ce que le rock britannique a de meilleur. Soient une urgence punk, un sens mélodique pop, une richesse folk et une instrumentation rock.
Le duo n’a pas son pareil pour balancer des chansons qui racontent la vie de tous les jours. Des photographies sonores parfaitement mises en sons.
Et cette fois, ils s’offrent un « duo » avec Piotr Tchaikovski, à qui ils empruntent la ligne mélodique principale de son lac des cygnes, pour un surprenant et émouvant Night of the Hunter.
L’album est rempli de ces références, clins d’oeil et pochades (Oh Shit). Pour se finir sur un caustique et ironique Songs that They never play on the radio.
Vintage dans sa production, moderne dans son propos, All quiet on the eastern esplanade marque le retour d’un groupe essentiel (oui, on l’a déjà écrit). Et Pete Doherty, avec l’âge, a de plus en plus de ressemblance vocale avec Damon Albarn (Blur), doublant le plaisir. La fin de cette dernière chanson vaut d’ailleurs le détour. Attention, mini spoil…
22 ans d’existence discographique pour quatre albums seulement. Mais en quatre albums tous totalement capitaux, chose rare dans le rock actuel. Et dans le rock tout court.
Et de se poser à nouveau la question : doit-on les baffer à coups de tong ou se dire qu’ils ont privilégié la qualité à la quantité des chansons ? Vous avez quatre heures, moins les quelques instants pris pour lire cette chronique.
Le site officiel des Libertines
Retour, ici, sur le dernier album de Pete Doherty