La progression de Deerhunter se poursuit sur ce 7e album. Et les scories noise rock du début ne sont plus là que pour indiquer ce glorieux passé qui en avait fait l’un des groupes phares de l’underground du début du siècle.
Why Hasn’t… propose une pop légèrement bruitiste mais surtout ultra mélodique et rappelant le meilleur de ce que le genre a pu créer, des Beatles aux Byrds, notamment. Les sons de clavecin de Death in midsummer, le son so end of 60s de No One’s sleeping ou l’électro garynumanesque de Greenpoint Gothic (le même son de synthé que le Cars de ce dernier) voire les gamelans balinais de Tarnung mélangés à une trompette lancinante et spleen n’offrent qu’une infime sélection de tout ce que l’on retrouve dans ce disque riche, foisonnant d’idées et pourtant si cohérent sur les dix titres qui le composent. Chaque morceau est le prétexte à moult bidouillages qui font de Why Hasn’t l’un de ces disques aux allures de doux rollercoaster nous faisant voler de nuage en nuage, ouatés mais jamais à l’abri d’un coup de tonnerre pour se faire un tout petit peu peur.
Deerhunter met la barre très haut pour 2019. Si le reste de l’année est aussi excitant, nous voilà partis sur un crû comparable à 1989, l’une des dernières très grandes années pour la musique !
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