Ils nous auront tout fait, ou presque en matière de live, les 4 de Frisco : le triple album (Live shit, Binge & Purge), le classique dans tous les sens du terme (S & M), les concerts à acheter dès le lendemain sur une tournée complète. Ne leur manquait finalement que l’acoustique. Et c’est désormais chose faite, avec cet enregistrement daté du 3 novembre dernier, chez eux, à San Francisco, à l’occasion d’un concert caritatif. Autant le dire tout de suite : ça fait du bien de redire enfin du bien de Metallica !
La grande question est ici : qu’apporte un live acoustique à Metallica, connu pour ses riffs électriques si puissants ? Eh bien, tout simplement la confirmation de leur talent de songwriters.
Les chansons sont livrées ici dans leur plus pure expression. En 12 morceaux, James Hetflield et les siens revisitent une partie de leur répertoire, faisant attention au choix des chansons : pas de Master Of Puppets ou de Call of Ctuhlu, par exemple, peut-être trop difficile à interpréter sans furie électrique. Alors oui, des classiques, il y en a tout de même : l’exercice facile Nothing else matters (facile car la chanson on l’imagine naturellement en acoustique), Unforgiven, Enter Sandman, à laquelle l’acoustique apporte finalement une dimension encore plus venimeuse et angoissante.
Les solos de Kirk Hammett sont le principal changement. Et l’ancien de La Berkeley School Of Music a ici tout le loisir de démontrer ses nombreuses inspirations blues ou jazz. Mais surtout, Metallica impressionne quant à ses racines country & Southern rock, qui transparaissent juste à l’électrique pour l’oreille avertie,, mais sont ici si prégnantes.
Metallica profite aussi de l’exercice pour exhumer certaines chansons (Disposable heroes, Bleeding me) et s’offrir un paquet de reprises : l’incontournable Turn the page (Bob Seger), mais aussi Don’t Judas me, superbe adaptation du hit de Nazareth, ou Veteran of the psychic Wars (Blue Oyster Cult), When a blind man cries (Deep Purple).
Ce qui ressort de l’exercice, au final, c’est un groupe qui retrouve le plaisir pur du jeu, loin de ses tournées mondiales si calibrées. On est là face à 4 très bons musiciens qui jouent pour la beauté du geste, la passion de la musique. Et l’on se souvient de cette phrase de James Hetfield il y a quelques années dans une interview, lorsqu’il s’imaginait plus vieux jouer de la guitare dans son rocking chair. On n’en est pas encore là, mais on se dit qu’il aura atteint une forme de nirvana.
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