L’attente aura été longue. On aura même pensé à un hiatus devenu séparation. Qui plus est, les membres de Keane se sont offerts des escapades sérieuses ailleurs : Tom Chaplin en solo, Tim Rice-Oxley du côté des passionnants Mt. Desolation…
Alors l’annonce au début de l’été d’un nouvel album de Keane a fait plaisir. Mais interrogé aussi sur la forme du trio, devenu quatuor avec les années, le dernier album en date (Strangeland, en 2012) ayant peu séduit, car trop formaté, trop commun.
Cause & effect débute par un morceau (you’re not home) sur lequel l’électro semble prendre le pas, avec une phrase musicale en boucle, sur laquelle la voix si particulière de Tom Chaplin se balade, avant que l’ensemble de la puissance du trio ne se mette en action. Belle surprise introductive.
La suite (Love too much) est keanien en diable, avec ce piano si reconnaissable. Les ambiances varient, toujours sur ce créneau pop rock mélancolique qui a fait le succès du groupe depuis le début des années 2000 (Stupid things, I’m not leaving) mais en offrant quelques surprises (Thread, sublime balade electro).
Keane prouve avec Cause & Effect que l’absence peut avoir du bon en musique, quand elle est liée à une forme d’impasse, qu’elle soit créative, personnelle ou autre. Et qu’un retour a du bon quand il n’est motivé que par la musique et rien d’autre.