Mark Lanegan aurait-il trouvé une sorte de formule définitive sur son précédent album, l’extraordinaire Gargoyle ?
La question doit se poser à l’écoute de Somebody’s knocking, son nouvel album publié il y a quelques semaines maintenant. Parce que rapidement, le chanteur nous propose ce mélange de machines et d’instruments organiques. Avec un dosage qui semble être devenu sa marque de fabrique.
Si la voix est toujours aussi prenante, tantôt crooner déjanté à la Tom Waits, tantôt rockeur bougon, la rythmique bien aidée par cet apport synthétique offre des couches de sons particulièrement savoureuses. C’est le cas sur le groovy Gazing from the shore, parfait mix entre Depeche Mode et les Screaming Trees.
Mark Lanegan est définitivement un cas à part dans le rock d’aujourd’hui, sorte de Springsteen nouvelle génération. A l’instar du Boss, il ouvre des voix dans la musique tout en se prévalant d’un patrimoine typiquement yankee. Somebody’s Knocking est un disque qui poursuit l’installation de son auteur au panthéon des singers/songwriters de son temps. Playing Nero et ses nappes so 80s mettent pour leur part un peu plus en valeur cette voix à la fois suave, sourde et éraillée, mais tellement juste à chaque note, moment de douceur dans un disque résolument rock !
Et puis, des témoins de l’âge d’or du grunge encore suffisamment en forme pour s’exprimer en 2019, ça ne court hélas plus les rues. Alors la musique de Mark Lanegan n’en prend que plus de valeur.