La liste est longue de ces groupes ou artistes qui mélangent les genres, ne sachant pas auquel se rattacher. Et dont les disques sont très souvent d’une mièvrerie confondante.
En revanche, bien moins nombreux sont ceux quid digèrent les styles musicaux les plus divers pour en livrer quelque chose de nouveau. D’intense, profond et même, osons-le, dérangeant.
C’est le cas de Crippled Black Phoenix, l’un de ces groupes dont chaque nouvel album réussit à faire oublier le précédent, tant il y a du génie. Du génie dans la composition. Dans les arrangements. Dans l’interprétation, aussi, en voix masculine ou féminine, selon le propos de la chanson.
Quant au style, me direz-vous ? C’est du Crippled Black Phoenix, tout simplement. Soit une musique qui cherchera vers le sludge, pour une forme de venin lent et lourd. Et vers le rock progressif, voire même le post rock, pour certaines formes de composition. Mais aussi le gothique, pour les interprétations désespérées.
Banefyre semble cependant se détacher de ses prédécesseur : plus lourd, plus sombre. Presque cathartique, on sent que le groupe vit ses chansons, ici, comme une sorte d’expérience macabre.
Et si l’album dure plus d’une heure et demi, il n’y a pourtant aucune longueur inutile. Mais une narration ambigüe, sournoise, particulière. Du spoken word blues d’un Incantation for the different au metal lourd, atmosphérique et gothique de Gostland, le groupe crée un univers sonore. Une musique de film qui réussit à se passer de l’image.
Banefyre, plus encore que ses prédécesseurs, est un album qu’on ne peut pas se contenter de mettre en fond sonore. Non, c’est une expérience qui mérite qu’on l’écoute avec la même concentration que l’on a, quand on va voir un film au cinéma. Trip ultime ? Louer une salle de cinéma, pour y écouter Banefyre. Ultime.
Le site du groupe ici
Sur Myskeuds, on a déjà parlé de Crippled Black Phoenix ici et là !