Shane Embury, membre fondateur des historiques Napalm Death est un défricheur de sons. Très vite dans les années 90, il s’est essayé à l’indus avec son side project Meathook Seed. Les explorations ont continué, et aujourd’hui, le voici qui nous propose ce nouveau projet, Dark Sky Burial. Projet plus que groupe, et surtout rien que de l’instrumental. On sent sur ce disque la volonté d’un vieux de la vieille de l’indus de ne pas nous faire du sous NIN ou du Marilyn Manson réchauffé.
Les textures pourront se rapprocher par moment des expérimentations de Trent Reznor (NIN) sur les récents Ghosts V et Ghosts VI, mais plus dans l’idée d’une expérience sonore que dans le plagiat. Le travail de Xy (Samael) sur ses efforts solo ou de Gary Numan seront peut-être un peu plus précis comme points de comparaison.
Tout ici évoque à la fois les ténèbres et la lumière, avec une approche ésotérique, quasi religieuse (ces choeurs utilisés comme instrument sur l’inaugural Command from beyond). Shane Embury nous embarque pour un voyage vers son idée de la Grâce, d’une forme de rédemption musicale, peut-être aussi. Et cette grâce peut prendre un côté robotique (comme on aurait aimé entendre un De omnibus dubidandum est – le morceau – sur la BO de Blade Runner 2049 !).
Dark Sky Burial est-il un projet amené à persévérer ? Seul son géniteur le sait aujourd’hui. Une chose est cependant sûre et certaine, la musique qu’il contient méritait d’être ainsi partagée. Une plongée dans les limbes dont on ne ressort pas indemne, certes, mais avec un vrai sentiment d’apaisement.