Il y a un son Blankass. Qui, pour le fan de la première heure, est synonyme de retour à la maison. Voire, sans faire offense au temps qui passe, de madeleine de Proust. Avec une pointe d’énervement, de frustration aussi, à voir les frangins Ledoux. Contrairement à nous, ils ne vieillissent pas.
Et ce nouvel album débute par une question : la boucle de cordes de Comment sèchent les fleurs est-elle inspirée de Lazarus, présente sur l’ultime Bowie ? Par cette question, mais aussi par la douce poésie champêtre de Blankass. Et cette mélancolie qui a souvent fait le succès du groupe. Avec ce phrasé parlé/chanté/scandé de Guillaume Ledoux, sur des arrangements particulièrement réussis.
Blankass est moins rock aujourd’hui. Comme le temps qui passe. Oui, on y revient. Parce qu’ils sont loin les mômes keupon de Zéro de Conduite qui ouvraient pour The Clash. A l’âge où aujourd’hui les mômes ont un portable greffé sur la main et font des vidéos speed-up…
Et comme un passage de témoin, « on se rencontre enfin », chante Guillaume à Vianney, leader de la nouvelle génération de la chanson française. Comme un autre invité de l’album, Gauvain Sers. Une amitié ici créée au détour d’une soirée qui… (la décence ou un agent de la DGSI m’empêcheront d’en dire plus). Et Blankass de conclure ce passage de témoin avec un grand frère, Stephan Eicher.
Poésie, amitié et ce foutu temps qui passe sont les trois ingrédients d’un album qui, pour la première fois, semble ne pas prendre la suite « naturelle » de son prédécesseur. Bien qu’étant du pur Blankass. Si l’amour, c’est réussir à surprendre presque trente ans plus tard, Si possible heureux c’est de l’amour. A tout le moins, ce 7e album de Blankass est une douce parenthèse musicale dans une époque trouble et sur le fil.
Le site officiel de Blankass
Chanson française ici aussi, avec Christophe Miossec