Jan Bang publie en ce premier trimestre 2024 son premier album depuis plus de 10 ans. Un Reading the Air qui ne ressemble à rien, si ce n’est à la multiculturalité musicale de son auteur. Le musicien norvégien a collaboré, tout au long de sa carrière, avec des artistes a priori aussi éloignés que Morton Harket (A Ha), Nils Petter Molvaer ou David Sylvian, notamment.
La musique proposée sur ce nouvel album est contemplative. Elle emprunte autant au jazz qu’à une forme de classicisme (Erik Satie, sur l’ouverture de la chanson-titre). Le tout est ensuite sublimé par des touches électroniques très légères, qui apportent une apesanteur stupéfiante à l’ensemble.
Incomparable en soi, la musique proposée par Jan Bang sur ce nouvel album se rapprocherait « philosophiquement » de ce que propose Radiohead. Soit une musique qui pioche dans le meilleur de différents styles musicaux. Pop ? Assurément. Jazz ? Sans la moindre hésitation. Expérimental ? Juste ce qu’il faut pour offrir un ailleurs à nos oreilles et à notre esprit.
Reading the Air parvient à résoudre une équation assez commune en musique. On peut à la fois entendre et écouter cet album à la beauté douce. L’entendre, car il fonctionne parfaitement en fond sonore. Et l’écouter, pour saisir chaque détail, chaque intention, chaque subtilité d’un travail qui amène à un seul sentiment : la félicité.
Reading the Air fait partie de ces rares albums qui plairont à différents types de publics. Le format pop des chansons (rarement plus de 4 minutes) facilite l’entrée dans ces chansons magnifiques. La production, assurée par l’auteur de l’album, propose des paysages musicaux très amples.
La puissance cinématique des chansons (Winter sings, par exemple) est l’autre force de cet album. Comme si Jan Bang, fort de ses nombreuses expériences collaboratives, avait réussi à en saisir la substantifique moelle. Pour réduire au maximum tout ce qui peut « abîmer » la musique, et la détourner de l’âme.
Le site officiel de Jan Bang est ici
Et puisque l’on évoque Radiohead dans ce billet…